La société TAV Tunisie, exploitant les aéroports Enfidha-Hammamet et Monastir Habib Bourguiba, affirme que la signature des avenants aux contrats de concession des aéroports de Monastir et d’Enfidha a été initiée en totale conformité avec les stipulations des contrats de concession.
Dans un communiqué, rendu public, mercredi, suite aux informations relayées sur l’octroi de certains avantages à TAV Tunisie dans le cadre de la concession de l’Aéroport d’Enfidha, la société précise que la signature de ces avenants intervient dans le cadre de la restructuration et du rétablissement de l’équilibre économique du projet, face à la baisse significative du trafic et des difficultés financières.
TAV Tunisie rappelle que suite aux événements de 2011 et des attentats de 2015, le trafic cumulé aux deux aéroports est passé de près de 4,3 millions de passagers en 2008 à 1,4 million en 2015.
En dépit d’une légère reprise, le niveau d’activité ne permettait pas à la société de remplir ses obligations financières auprès de ses prêteurs (exclusivement étrangers) et des autorités tunisiennes.
« Afin de couvrir ses charges et de préserver ses emplois (aujourd’hui près de 800 emplois, sans compter les emplois indirects), TAV Airports Holding (actionnaire de la société et détenu majoritairement par le Groupe ADP- Aéroports de Paris) a dû injecter plus de 66 millions d’euros », selon le même document.
Le communiqué souligne que les négociations des avenants ont duré près de 5 ans (depuis 2015) et ont réuni la société (ses actionnaires et bailleurs de fonds) et la Commission Interministérielle, constituée de la Présidence du Gouvernement (y compris l’Instance Générale des Partenariats Public- Privé), de représentants de plusieurs ministères, de l’OACA et de la Banque Centrale de Tunisie.
« En décembre 2018, un accord global de restructuration a été atteint. Cet accord a été confirmé par les autorités depuis mars 2019 et la finalisation et signature des avenants aux contrats de concession a pu intervenir la semaine dernière », d’après le communiqué.
Le document indique que ces accords reposent, non seulement sur l’ajustement des redevances de concession, en rapport avec le niveau de trafic aérien sur les deux aéroports, mais également sur une injection de nouveaux capitaux par TAV Airports Holding (en plus des 66 millions d’euros injectés au cours de la période post-révolution pour remédier au déficit de trésorerie de la société) et une réduction du niveau de la dette auprès des bailleurs de fonds ainsi son rééchelonnement pour en étaler le repaiement sur une période plus longue.
Selon la même source, les coûts de construction de l’Aéroport d’Enfidha ont entièrement été supportés par la société TAV.
Ces coûts s’élèvent à près de 550 millions d’euros, financés en partie au moyen d’un prêt contracté auprès des plus grandes banques de développement internationales, tel que la Société Financière Internationale (Banque Mondiale), la Banque Africaine de Développement, la Banque Européenne d’Investissement, Proparco, OFID, en plus de banques commerciales de renommée internationale.
« A ce jour, et après plus de 12 ans depuis l’octroi de la concession, les actionnaires n’ont perçu aucun dividende, en rémunération de leurs investissements », d’après le communiqué.